Le cancer de la prostate est considéré comme une maladie liée à l’âge. L’âge moyen du diagnostic de cancer de la prostate est de 66 ans, et la maladie est très rarement observée avant l’âge de 40 ans. Le cancer de la prostate a un taux de survie à cinq ans de 98,6 %, mais un patient sur 39 en mourra. Il s’agit d’une perspective bien meilleure que celle de nombreux autres cancers – comparez-la par exemple à celle du cancer du poumon : Seuls 54 % des personnes atteintes d’un cancer du poumon seront encore en vie après cinq ans, et ce uniquement pour les personnes dont le cancer du poumon a été détecté très tôt.
Le cancer de la prostate est l’une des formes de cancer les moins mortelles. Mais cela ne veut pas dire qu’il est moins important. En effet, bien que le cancer de la prostate ait un taux de mortalité très faible, il peut néanmoins représenter une charge émotionnelle et financière importante pour le patient. Ceci, combiné au fait qu’il est si commun, signifie que trouver des moyens de traiter et de prévenir le cancer de la prostate est un objectif important pour la santé publique.
Le soja et le cancer de la prostate : existe-t-il un lien ? a-t-il un lien ?
Le soja est une plante de la famille des pois, originaire d’Asie du Sud-Est. Il a été cultivé pour la première fois par des agriculteurs chinois vers 1110 avant J.-C. et a atteint le Japon au premier siècle de notre ère. Pendant plusieurs centaines d’années en Asie, le soja a été (et est toujours) un ingrédient important dans les aliments traditionnels. Le tofu, l’edamame, le tempeh, le miso et le natto sont des exemples d’aliments à base de soja.
Le soja contient des isoflavones, un type de substance chimique d’origine végétale qui peut agir de la même manière que les œstrogènes dans l’organisme. Cela a suscité une vive controverse sur la question de savoir si le soja peut influencer le développement de cancers sensibles aux hormones. Une étude récente a été publiée dans l’International Journal of Cancer. Cette étude a rassemblé les données de plus de 27 000 hommes, dont près de 2 600 hommes atteints d’un cancer de la prostate et 287 hommes atteints d’un cancer de la prostate avancé (cancer de la prostate qui s’est propagé à d’autres parties du corps). Les chercheurs ont constaté que les hommes qui consommaient de grandes quantités d’isoflavones présentaient una risque plus élevé de cancer avancé de la prostate. Le risque de cancer de la prostate non avancé n’était pas affecté.
Le soja peut-il nuire à la santé ?
Le soja est connu pour ses nombreux bienfaits pour la santé. Il est riche en protéines, en fibres, en potassium, en magnésium et en vitamines. Chacun de ces nutriments est connu pour avoir ses propres effets sur la santé. Par exemple, une alimentation riche en fibres réduit le risque de plusieurs cancers, dont le cancer colorectal. Le soja contient tous les acides aminés essentiels et constitue un excellent substitut à la viande pour les végétariens, les végétaliens et les personnes souffrant d’allergies alimentaires.
De nombreuses recherches et discussions contradictoires ont été menées pour savoir si le soja pouvait augmenter le risque de cancers sensibles aux hormones, tels que le cancer de la prostate et le cancer du sein. Certaines études ont montré que le soja augmentait le risque de cancer de la prostate (comme celle mentionnée ci-dessus), tandis que d’autres ont montré que le soja pouvait avoir un effet protecteur. Par exemple, une méta-analyse d’études épidémiologiques du ministère américain de l’agriculture a révélé que les aliments à base de soja sont associés à un risque réduit de cancer de la prostate. La vérité se situe peut-être quelque part entre les deux. De nombreux experts s’accordent à dire que les recherches actuelles ne justifient pas d’éviter le soja par crainte du cancer.
Outre le cancer, le soja présente d’autres risques théoriques pour la santé. Il contient de grandes quantités d’acide phytique, qui peut bloquer l’absorption de plusieurs minéraux essentiels. Il contient des substances chimiques qui peuvent bloquer les enzymes nécessaires à la digestion des protéines. Il contient une substance favorisant la formation de caillots sanguins, l’hémagglutinine, et pourrait réduire la fonction thyroïdienne s’il est consommé en grandes quantités. La consommation de soja peut également avoir un effet négatif sur la libido.
Toutefois, bon nombre de ces effets négatifs sont purement théoriques, en fonction du contenu chimique du soja, et peuvent ne pas s’appliquer dans la réalité. Par exemple, bien que l’acide phytique contenu dans le soja soit censé bloquer l’absorption des minéraux, la consommation de soja a en fait été associée à une densité minérale osseuse plus élevée.
Quelle est la quantité de soja à consommer ?
La plupart des études montrant que le soja peut augmenter le risque de cancer portent sur des populations occidentales. Il semble que la plupart des études réalisées sur des populations japonaises montrent que le soja protège contre le cancer. Le soja est largement consommé au Japon, et pourtant ce pays présente des taux très faibles de cancer de la prostate et du sein. La différence pourrait résider dans les quantités consommées.
De nombreux Occidentaux qui consomment des produits à base de soja en consomment régulièrement de grandes quantités, c’est-à-dire plusieurs portions par jour. Au Japon, par contre, la plupart des gens consomment entre 25 et 50 milligrammes d’isoflavones par jour. Cela équivaut à une petite portion de tofu ferme de 2 à 3 onces par jour. Pour profiter des bienfaits du soja sur la santé, pensez à vous limiter à cette quantité.
D’autres aspects de l’alimentation ont également été associés au cancer de la prostate. En plus de consommer du soja avec une stricte modération, vous devriez également éviter les glucides transformés et adopter un régime pauvre en graisses ou à teneur modérée en graisses afin de réduire votre risque.